PHILIBERT-CHARRIN | ||||
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Philibert CHARRIN est né en 1920 à Montmerle-sur-Saône (Ain)
et est décédé en juin 2007 à Pierrefitte (Seine-Saint-Denis) Caricaturiste, décorateur de théatre, peintre, dessinateur, sculpteur mais surtout "collagiste" de talent. Sa signature "PHILIBERT-CHARRIN" ou "Philibert-Charrin" et au début de sa carrière "Paul PHILIBERT-CHARRIN" Collages raffinés à base de papier frustres, sur fond
dépouillé. Philibert-Charrin
, à l’origine dessinateur de presse et peintre, occupe une place
singulière dans l’histoire du collage du XXe siècle. Si, à partir des
années 1950, la technique du collage s’est soudain mise à l’emporter
sur le reste de la production de l’artiste, mi-lyonnais mi-parisien,
c’est parce qu’elle s’est imposée à lui comme une véritable pratique
picturale. Sous ses mains habiles, son regard aiguisé de dessinateur et
de coloristes, les scories de notre vie quotidienne sont rarement
assemblées pour leur seule beauté. Il y a toujours dans la démarche de
ce spéculateur de formes et de matières une valeur ajoutée, qui traduit
son humanisme et sa finesse d’esprit, un humour et une poésie
indéfectibles, et derrière la modestie certaine de Philibert-Charrin et
son superbe détachement, un imaginaire triomphant… pour le plus grand
enchantement du spectateur. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ "Quant à l´humour de Philibert, qui met parfois dans ses
compositions la touche légère dont seul est capable un homme sans
vanité, il me rapelle le mot de Saba inspiré par Svevo : " J´ai
toujours pensé que l´humour est la forme suprême de la bonté." ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ "Sa principale matière première est le papier ou plus
exactement les papiers, sous toutes leurs formes. Il les collecte et
les conserve à la manière du peintre qui prend soin de ses pinceaux.
Mais demande-t-on à l´artiste la marque de ses pigments et de son
essence de térébenthine ? Avec leurs titres savants, mystérieux ou
palindromiques, ces tableaux traduisent l'inquiétude aux aguets de
notre époque. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ "Philibert-Charrin s´est imposé depuis longtemps par son art
très personnel du collage qui´il pratique depuis 1953. Sa pratique
intime du dessin comme sa science des couleurs l´ont vite amené à
rechercher des équivalences pratiques." "Philibert-Charrin peut "coller" son nom sans vergogne
derrière derrière ceux de Picasso, Braque et Matisse. Il est, lui
aussi, un grand champion silencieux des collages de ce siècle
vociféré." "Philibert-Charrin dépasse la condition manufacturière du
peintre de paysage. C´est un inventeur de formes et de manières, un
chercheur qui possède le privilège de trouver." "...et puis il y a Philibert-Charrin, dont la poésie m´a
personnellement envoûté et dont une petite toile "Vie silencieuse",
fait, à mon sens, la somme de cette très belle exposition. (Sept
peintres de Paris)." "Le peintre Bolin me montra les dernières peintures-collages
très structurées d´un artiste que je connais mal, Philibert-Charrin et
me dit : "Croyez-moi celui-là est un vrai peintre !...". "Philibert-Charrin a puisé aux sources les plus fraîches...Le
dessin atteint rarement à autant de désarmante simplicité. Mais
n´est-ce pas le signe même d´une suffisante richesse intérieure ? " "...ces peintures où il montre sa constante évolution et
atteint à une attachante personnalité sont comme des "lieder de
Schubert" visualisés. " "D´une délicatesse exquise, dénuée de toute affectation, et
d´une sensibilité vibrante, à fleur de peau, les peintures, collages de
cet artiste au talent rare n´ont de collage que le nom. Chaque petit
lambeau de papier, de feuille de chêne ou de platane, chaque parcelle
de partition ou de ticket de métro n´est utilisé que pour sa valeur
picturale. Ainsi faut-il prendre un peu de recul pour contempler les
oeuvres et oublier un instant ce qui les constitue ; oublier aussi le
vieux débat entre abstrait et figuré, car ces petits tableaux magiques
sont l´un et l´autre, tour à tour ou à la fois. Parmi les plus grands
formats, on remarquera une oeuvre qui, par la subtilité des rapports de
tons assemblés (mais non par la facture évidemment) peut évoquer l´un
des plus BRYEN." ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ " Car ce qui caractérise Philibert-Charrin, c´est bien ce
superbe " dètachement", cette "distance" pourtant attentionnée et
vigilante qu´il porte aux êtres et aux choses, aux bouts de bois ou de
papier, et qui est immédiatement lisible dans chacune des ses oeuvres
(ce qui est aussi lisible, c´est aussi un immense talent de dessinateur
et plasticien)
Il y a chez l´homme et dans l´oeuvre une humanité pudique, un humour
subtil, une douce férocité, une exigence désinvolte, une profondeur
enjouée, qui ne répondent pas en effet au critères simples de la
reconnaissance rapide, mais qui conférent à l´artiste cette
distinction, cette liberté, que l´on peut qualifier, en effet,
d´"aristocratiques"
Mais qu´importe les mots...d´ailleurs Philibert-Charrin se méfie d´eux.
Il cite volantiers Camille Bryen " Quand on parle du travail du
peintre, les paroles sont suspectes" ou bien Erich Schmid : " Les
palabres du commentaires sont trop vagues pour la précision du longage
pictural",ou encore Claudel : " L´interminable mystère d´une oeuvre,
que le commentaire obscurcit bien plus qu´il ne l´éclaire"
Tout cela pour dire qu´il convient de regarder avec attention et en
silence les images ci-contre, car leur force tient de leur fragilité et
de leur délictesse même. |
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